L'Etat de la France en 2017

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"Le pays est dans un état lamentable. Nous subissons un double record d'Europe : celui de la dépense publique (plus de 56 % du PIB) et celui des prélèvements obligatoires (plus de 45 %). Cette fuite en avant est financée par l'endettement. Nous entretenons ainsi un Etat obèse et impuissant. Il n'investit pus, ni n'assure sérieusement ses fonctions régaliennes (police, justice, armées). Il se protège lui-même avant de penser à protéger ses citoyens. Il semble voué à empêcher, à entraver, à bloquer. Malgré un niveau de redistribution sociale, là encore, record (près de 34 % du PIB), la France des petites villes, des périphéries, voit disparaître les emplois du privé. Elle s'enfonce dans la précarité, la pauvreté." - Brice Couturier - Le Figaro magazine 12 Mai 2017

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I - L'effondrement du Parti Socialiste

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Au delà de l'échec de François Hollande et de l'effondrement du Parti Socialiste, l'historien de la gauche Jacques Julliard explique le déclin des sociaux-démocrates dans les pays occidentaux (Le Figaro Magazine 21 Avril 2017).

"Historiquement, la gauche est fondée sur l'alliance entre l'idée de progrès et l'idée de justice. Tout au long du XIX siècle et d'une grande partie du XXe siècle, c'est ainsi qu'elle s'est définie : le progrès technique, de la science et de l'industrie, devait aller de pair avec l'amélioration de la condition des classes populaires. C'est la grande idée socialiste de Saint-Simon : l'alliance des ingénieurs et des ouvriers. Longtemps, la gauche a vécu avec l'idée que le progrès allait forcément dans le sens de la justice, conformément à la philosophie de l'histoire.  

Cette idée de progrès est aujourd'hui remise en cause, car les classes dominées des pays dominants ont cessé de croire à un progrès qui ne les favorise plus. De sorte que l'alliance a éclaté. Une partie de la gauche fait le choix du progrès et une autre, celui de la justice. Il y a ceux qui disent que, depuis peu, le progrès ne va plus dans le sens que prédisait Marx et ceux qui, comme Hollande, expliquent que le progrès est de toute façon préalable aussi bien chronologiquement que logiquement. Pour eux, il faut d'abord produire des richesses pour pouvoir ensuite les redistribuer tandis que, pour les premiers, il faut instaurer immédiatement la priorité à la justice, fût-ce au mépris des équilibres économiques. Au fond, les sociaux-démocrates de droite se situent à l'échelle du gouvernement d'une nation entière, les sociaux-démocrates de gauche veulent d'abord faire profiter leur clientèle de leur passage au pouvoir.

Si elle ne représente pas un progrès au sens philosophique du terme, la mondialisation reste le mouvement actuel de l'histoire. Or, pour la première fois, ce mouvement ne bénéficie pas aux classes populaires, du moins dans les pays riches. Il est donc venu briser l'alliance traditionnelle entre le progrès et la justice. Pour les classes populaires, la mondialisation n'est pas synonyme de progrès et de justice, mais de fermeture d'usines, de chômage de masse  et d'insécurité physique et culturelle. Dès lors, de la social-démocratie ne reste plus qu'une gauche bourgeoise clientéliste sans la justice ni le peuple. Comme l'a bien démontré le géographe Christophe Guilluy, à l'alliance traditionnelle entre le progrès et la justice, entre la petite bourgeoisie et les classes populaires, est venue se substituer une nouvelle alliance entre les grandes métropoles et la banlieue, entre les bobos et les immigrés.

Si une petite partie du monde ouvrier continue de se reconnaître dans la gauche radicale, celle-ci s'adresse avant tout à une petite bourgeoisie qui comprend d'anciens frondeurs, des vétérans communistes, des Nuits debout, des "économiste atterrés", des féministes de treizième heure, des intermittents du spectacle, des écolos libertaires et j'en passe. Tout cela au détriment de la "France périphérique" de Guilluy, c'est à dire des ouvriers, des employés, des artisans, des petits commerçants, qui se tournent désormais vers Le Pen. En terme de classe, cela traduit un paradoxe étonnant : les classes populaires sont désormais d'avantage à droite tandis que les classes bourgeoises, en particulier la bourgeoisie intellectuelle, sont plutôt à gauche.     

Ce paradoxe s'explique en particulier par un élément dont on parle peu dans la campagne qui est l'attitude de cette gauche à l'égard du terrorisme, de l'islam et, plus largement, des questions d'immigration et de communautarisme. L'Islam est le passager clandestin de cette campagne. Entre ceux qui votent Front National et ceux qui votent Mélenchon ou Hamon, il y a essentiellement un clivage sur cette question. Sur les autres, qu'il s'agisse de l'Europe ou des questions économiques, il n'y a pas beaucoup de différences entre Marine Le Pen et Mélenchon."

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II - En abandonnant les classes populaires au Front National, le Parti Socialiste a aussi fait perdre la droite LR.

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Pascal Perrineau - Le Figaro Magazine - 23 Juin 2017

"Ce contingent d'électeurs de gauche passés au vote lepéniste représente environ 700.000 électeurs, soit sensiblement plus que les 466.000 électeurs qui ont séparé Marine Le Pen de François Fillon. et lui ont permis d'être candidate au second tour".

Les législatives ont apporté la preuve de ce qu'il avance : 5 des 8 députés FN proviennent des terres de gauche du Nord-Pas-de-Calais.

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La mission politique d'Emmanuel Macron est de réinventer une nouvelle Social-Démocratie du XXIe siècle, qui réintégrerait les citoyens des classes populaires dans la mondialisation, afin qu'elle soit pour eux aussi synonyme de progrès et de justice.

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III - Les points faibles de l'économie française

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3.1 - Les blocages culturels

L'extrême gauche totalitaire

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3.2 - Politiques économiques déficientes

Le décrochage économique de la France par rapport aux pays qui ont réformé

L'Etat finance sa mauvaise gestion par la dette

Les déficits budgétaires ont mis la France sous la dépendance de la finance internationale

L'économie de la connaissance et de l'innovation : le suicide français

Chômage de masse structurel

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3.2 - Des entreprises fragilisées

Les entreprises françaises décrochent par rapport à la concurrence

Des entreprises étouffées par les taxes et le risque juridique

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3.3 - Le système d'éducation le plus inégalitaire des pays développés 

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3.4 - La perte de compétitivité génère un déficit commercial croissant

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IV - Les points forts de l'économie française

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La France reste l'une des grandes puissances scientifiques et technologiques

Le TGV

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V - La crise identitaire : mondialisation et multiculturalisme

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Identité culturelle : Anywhere vs. Somewhere

L'islamo-gauchisme

L'islamisme radical

La mondialisation crée une insécurité culturelle

La mondialisation crée une insécurité économique

Les fausses promesses de la conversion du PS à l'Europe libérale en 1983


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