L'Etat de la France en 2017

La crise identitaire : mondialisation et multiculturalisme

La mondialisation crée une insécurité culturelle

Pascal Bruckner - Le Point 4 Mai 2017

Je ne céderai jamais à l'illusion libérale ou marxiste de considérer l'économie comme la clé des comportements humains. Des nations prospères comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne ont cédé à la panique identitaire en dépit d'un taux de croissance élevé et d'un taux de chômage très bas. Il y a une "insécurité culturelle", comme l'a dit Laurent Bouvet, qui n'est pas liée au seul niveau de vie. Les terroristes ne tuent pas en raison de la "misère", mais pour conquérir leur salut et échapper à l'angoisse d'une société qui valorise l'autonomie et la liberté. Là est la clé du problème.

Rejet de l'immigration dans les sociétés jusque là très ouvertes à l'immigration des petits Etats providence d'Europe du Nord

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Jusqu'à récemment, la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, l'Autriche, la Suisse étaient montrés en exemples pour leurs fortes dépenses sociales, leur ouverture envers les immigrés et leur prospérité.

Jusqu'au milieu des années 80, ces petits pays se caractérisaient par une forte homogénéité culturelle et une forte cohésion de la société, basée sur la solidarité et la responsabilité individuelle. Dans une culture héritée du protestantisme, chacun a le devoir de venir en aide aux autres et de ne pas tricher avec une solidarité collective au service de ceux qui en ont réellement besoin.

Ces 30 dernières années, ces petits pays ont connu une très forte immigration qui a mis fin à leur homogénéité culturelle et leur cohésion sociale. Les centaines de milliers d'immigrés venue des anciens pays communistes et des pays sous-développés sont venus avec leur culture où la corruption est considérée comme la norme, la répression de l'Etat le seul garant du vivre ensemble. Accueillis dans des sociétés permissives, des individus qui n'ont jamais appris à se contrôler basculent dans la violence et la délinquance.

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Source : Le Figaro - 8 Septembre 2018 - page 16 - Dominique Reynié, professeur des Universités à Scences Po

En 2014-2015, la Suède a connu le plus grand flux de demandeurs d'asile par habitant jamais enregistré dans un pays de l'OCDE. On a loué le sens de l'accueil des Suédois, leur esprit de tolérance. Le pays a été qualifié de "superpuissance morale". Pourtant, depuis 20 ans, les enquêtes soulignant scepticisme et inquiètude de l'opinion montraient les limites de l'ouverture. Gouvernants, médias et universitaires auraient dû accorder plus d'importance à ces indications.

Malgré les efforts considérables consentis par la Suède pour l'accueil des immigrés (aide au logement, santé, formation, emploi), l'intégration bute sur les mécanismes du séparatisme communautariste et de l'exclusion sociale. La criminalité prend des formes et une ampleur inédites.

Pour la seule année 2016, on relève en Suède 190.000 agressions sexuelles et 6715 plaintes pour viol - chiffre en augmentation.

Un récent rapport gouvernemental Suédois (22 Août 2018) portant sur la période 2012-2017 montre que, dans les cas de viol où la victime ne connaissait pas son agresseur, celui-ci est non européen dans 85 % des cas.

En outre, des comportements antisociaux se sont propagés, multipliant les scènes auxquelles les Suédois ne s'habituent pas : incendies de voitures, dégradations d'équipements publics, rixes, trafics, fraudes ... Et l'on observe une surreprésentation des non européens parmi les auteurs des délits.

Enfin, la menace du terrorisme islamiste amplifie la peur et alimente la colère.

L'immigration et la criminalité sont ainsi devenues les premières préoccupations des Suédois, loin devant les questions économiques et sociales


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