Les pays qui ont réformé
.
.
- Royaume-Uni : 1979 - 1997 - 2010
- Pays-Bas : 1983
- Nouvelle Zélande : 1984 - 1990
- Suède : 1993
- Danemark : 1994
- Canada : 1995 - 1997
- Allemagne : 2003
- Autriche : 2003
- Espagne : 2011
- Italie : 2014
.
.
Conditions préalables à la réussite des réformes selon l'OCDE
.
1 - Les peuples sont prêts à entendre la vérité lorsque les politiques cessent de se rejeter les responsabilités les uns aux autres et disent clairement que le modèle économique est à bout de souffle.
2 - Avoir le souci des plus pauvres, en les responsabilisant et respecter les forces vives créatrices d'emplois.
3- Avoir comme interlocuteurs des syndicats qui ont rompu avec la lutte des classes et acceptent de négocier les réformes.
4- La presse n'est pas partisane et idéologique, mais sans parti-pris et explicative.
5- La sphère publique et les élus se sont imposés des efforts au moins aussi importants que ceux qu'ils ont demandé à la sphère privée.
.
La méthode pour réformer avec succès selon Pascal Lamy
.
Les 5 commandements du réformateur selon Pascal Lamy (Le Point 23 Mars 2017) :
1- Avoir un mandat pour réformer
Etre élu sur un programme de réformes donne la légitimité pour surmonter les inévitables résistances, elles-même légitimes.
2- Convaincre l'opinion de la nécessité des réformes
3- Mobiliser les gagnants
Ceux qui vont bénéficier des réformes restent silencieux et l'on n'entend que les opposants. Il faut donc mobiliser ces gagnants pour créer une culture de la réforme dans l'opinion publique.
4- Indemniser les perdants
5- Laisser le temps à la négociation
.
Historiquement, la France était à l'opposé de ces conditions préalables à la réussite des réformes.
L'élection d'Emmanuel Macron rompt avec l'archaïsme politique de la France et crée une révolution culturelle, en fédérant toutes les forces vives de la Nation ouvertes au monde et à la modernité.
.
Allemagne : 2003
.
L'état de l'Allemagne en 2003
En 2003, un an après avoir été réélu à la chancellerie, le social-démocrate Gérard Schröder engage des réformes pour relancer l'économie allemande, considérée à l'époque comme le "malade de l'Europe".
La méthode
Contrairement à Jean Chrétien au Canada et Göran Persson en Suède, Gérard Schröder n'a pas été élu sur ses réformes, mais pour son programme social. Conscient qu'il doit au plus vite proposer de grandes réformes pour enrayer le désastre économique, le chancelier social-démocrate élabore une stratégie audacieuse : pour être comprises et acceptées, les réformes doivent venir du terrain. Ce sont les salariés, les employeurs et les régions qui doivent concevoir la modernisation sociale. A charge pour le politique de se les approprier, de les faire passer dans l'opinion et de les faire adopter.
Gérard Schröder fait appel à Peter Hartz, qui en tant que DRH de Volkswagen a mis en place la semaine de 4 jours en échange de baisses de salaires.
Gérard Schröder se focalise sur deux objectifs : le retour à l'emploi et le rééquilibrage des systèmes de retraites.
Son mot d'ordre est "aider et exiger", pour créer un état d'esprit solidaire mais exigeant : les aides sont conditionnées à la réalisation de travaux d'intérêt général.
Hartz a pour mission de réorganiser le Bundesagentur für Arbeit, l'équivalent de Pôle Emploi, qui ne parvient plus à trouver des emplois pour les chômeurs et qui est allé jusqu'à falsifier ses statistiques. Hartz regroupe une quinzaine de personnalités, aux profils très différents : syndicalistes, grands patrons, consultants, universitaires, responsables politiques issus des deux grands partis... Pour éviter les querelles d'égo, le dilettantisme et garantir la confidentialité des débats, Hartz ne choisit pas des responsables de premier plan. Après six mois de travail, le rapport Hartz est remis à Schröder...qui tombe des nues. les propositions sont bien plus radicales que celles qu'il imaginait : les syndicats acceptent de baisser les salaires et de créer plus de flexibilité. quant aux patrons, ils s'engagent à recruter en masse.
L'Agenda 2010 dépasse les échéances électorales et sonne bien. Schröder et Hartz visent le bas de la pyramide, là où les gens ne sont pas protégés par les conventions professionnelles traditionnelles, là où menace le chômage de masse, là où le désespoir prend sa source.
Les réformes réalisées
- Réforme du chômage pour inciter les chômeurs à reprendre une activité
- Les entreprises ont la possibilité de ne pas appliquer les accords de branche en termes de salaires (selon Patrick Artus, c'est cette mesure qui a redonné sa compétitivité à l'Allemagne).
- Départ à la retraite : 65 ans (67 ans en 2027)
Historique des réformes
La priorité est la baisse du chômage :
- Fluidifier le marché des bas salaires :
- Le CDD de 18 mois crée 800.000 emplois.
- Les mini-jobs (400 € pour 15 heures de travail par semaine, plus 20 à 30 % de charges pour les employeurs) créent 2,5 millions d'emplois en 2 ans.
- Assouplissement des licenciements dans les petites entreprises
- Créer des statuts d'autoentrepreneurs : contrairement en France ce ne sera pas un grand succès
- Améliorer les services du Ministère du Travail : Les services de l'emploi éparpillés entre l'Etat, les régions et les villes sont regroupées et décentralisés au plus près des zones de chômage. Les conseilelrs en emploi sont payés en fonction des placements effectifs.
- Responsabiliser l'aide aux chômeurs : "Si tout travail mérite salaire, tout salaire ou aide doit avoir pour contrepartie un service rendu à la collectivité."
- Baisse des allocations chômage : fusion des allocations chômage de longue durée avec l'aide sociale pour un montant d'environ 400 par mois, au lieu d'une indemnité jusqu'alors fixée à 57 % du dernier salaire.
- La durée d'indemnisation chômage est réduite et passe de 32 à 12 mois.
Le succès des réformes
L'Allemagne offre une expérience grandeur nature pour savoir s'il vaut mieux être au chômage ou avoir un emploi précaire. Les chercheurs ont constaté que pour tous les types d'emplois considérés, l'emploi précaire est associé à une satisfaction supérieure à celle que génère le chômage : si l'emploi précaire ne résout pas le problème de la baisse des revenus, par contre il apporte un gain psychique en recréant des liens sociaux et procurant une meilleure estime de soi.
Sur le long terme, les réformes ont redonné à l'Allemagne toute sa puissance économique et industrielle. Mais à l'époque, Gérard Schröder a du affronter de nombreuses manifestations, malgré le soutien des syndicats et du patronat. Le SPD est battu aux élections législatives par Angela Merkel, qui a l'époque critiquait l'agenda 2010 ("ce n'est pas ce dont l'Allemagne a besoin", disait t'elle).
.
Autriche : 2003
.
Les réformes réalisées
- Flexibilité du marché du travail
Historique des réformes
2003 : Mise en place d'un compte épargne individuel alimenté par les employeurs, dans lequel le salarié peut puiser en cas de licenciement ou de démission.
2009 : Réforme de l'AMS (équivalent de Pôle emploi). Les chômeurs signent "un accord de coopération" comprenant des formations. "Chaque semaine, ils rencontrent un conseiller et doivent accepter tout travail adapté à leurs qualifications, ou leurs allocations sont réduites.". La durée des indemnisations a été ramené à une moyenne de 5 à 6 mois.
.
Canada : 1995-1997
.
L'état du Canada en 1993
Lorsque le nouveau Premier Ministre social-libéral (centriste) Jean Chrétien et son Minsitre des Finances, Paul Martin, arrivent au pouvoir, le pays est au bord de la faillite :
- Déficit budgétaire
- La dette publique fédérale atteint 70 % du PIB.
- Les collectivités et les provinces sont elles aussi très endettées.
- Le $ Canadien est au plus bas.
La méthode
Jean Chrétien a été élu sur son programme de réformes. Il a donc un mandat clair et légitime pour les mettre en oeuvre.
Le Canada a réformé entre 1995 et 1997, en pleine crise Mexicaine, par un consensus national sur la baisse des dépenses publiques.
- Mobilisation du pays sur un objectif clair : "les économies serviront à financer la santé".
- Concertation et responsabilisation : Alors que beaucoup de ses conseillers souhaitaient faire appel à des consultants venus du privé pour tailler dans les dépenses, Jean Chrétien préfère responsabiliser chaque membre du gouvernement et les syndicats en leur demandant d'évaluer le service qu'ils rendent au public selon plusieurs critères : l'intérêt du public, les possibilités de partenariat public-privé, les améliorations à apporter, etc...
Le Canada a préféré la réduction des dépenses à la hausse des impôts.
La baisse de coût canadien concerne l'Etat, pas la sphère sociale.
Les réformes réalisées
- Les provinces canadiennes ont rétablit l'équilibre de leurs finances.
- Les subventions aux secteurs industriels condamnés diminuent de 60 % en 3 ans.
- Les effectifs de la fonction publique ont été réduits de -16 % entre 1993 et 1998.
- Le Ministère des Transports a vu son budget diminuer de 50 % et ses effectifs ramenés de 20.000 à 5.000 personnes.
- Le budget de la Défense est réduite de 25 % (fin de la guerre froide)
"On fermera des ministères entiers (Transports, Industrie), seules les Affaires indiennes seront autorisées à croître". Quand on privatise les entreprises de transports, ce n'est pas la peine de garder tout l'appareil gérant les anciennes politiques.
"On fermera les antennes locales qui doublonnent avec les régions".
Le succès des réformes
Toutes les prévisions des économistes, qui prédisaient un effondrement à cause de la baisse des dépenses publiques et parce que "ce n'est pas le bon moment", se sont révélées fausses.
Jean Louis Chrétien et Paul Martin sont plébiscités aux élections suivantes.
.
Danemark : 1994
.
Réformes réalisées
1 - Réforme des retraites
- Départ à la retraite : 65 ans (67 ans d'ici 2022)
2 - Réforme du marché du travail de Janvier 1994
- Flexibilité pour l'employeur : il est aussi facile et rapide de licencier que d'embaucher.
- Sécurité pour le salarié : 90 % du salaire brut pendant deux ans et formation pour les sans emplois.
Le taux de chômage diminue de plus de 12 % en 1993 à moins de 6 % en 2014.
La réforme Job Scheme augmente les dotations pour les postes en apprentissage des addultes, accroît la protection des travailleurs handicapés et incite à retrouver un emploi par des réductions d'impôts. Un système de rotation des emplois est créé pour remplacer les salariés en formation par des chômeurs.
En 2010, l'allocation chômage est réduite de 4 à 2 ans.
1970 à 2004 : Plusieurs réformes décentralisent le système de santé danois.
Décembre 2011 : La réforme des retraites repousse l'âge du départ à 67 ans d'ici 2022.
2017 : La Fédération des industries danoises a obtenu la possibilité de faire varier la semaine de travail de 32 à 42 heures selon les besoins. Les salariés ont obtenus une hausse de 5 % étalée sur 3 ans.
.
Espagne
.
Réformes réalisées
- Départ à la retraite : 65 ans (67 ans en 2025)
- 2012 : Réforme du droit du travail pour donner plus de flexibilité au marché du travail
.
Italie : 2014
.
Etat de l'Italie en 2014
L'économie italienne s'est effondrée suite à la crise des dettes souveraines des pays du sud de la zone €uro.
Echec de la méthode de Matteo Renzi
Pour se passer des partis et des syndicats qui bloquent les réformes, Matteo Renzi fait appel aux Italiens directement par référendum.
En Décembre 2016, plus de 60 % des italiens rejettent sa réforme constitutionnelle, alors que début 2014 ils l'avaient élu président du Conseil pour engager les réformes devant sauver l'Italie !
Réforme réalisée
2014 : Le Job Act permet de créer 210.000 emplois entre 2014 et 2016, grâce à l'institution d'un contrat de travail à protection croissante, au licenciement négocié et au plafonnement des indemnités en fonction de l'ancienneté, aux incitations financières à l'embauche et à l'unification de l'assurance-chômage.
.
Nouvelle Zélande : 1984
.
Etat de la Nouvelle-Zélande en 1984
Juillet 1984 : Election d'un nouveau gouvernement travailliste, qui décide d'engager des réformes dans un pays en faillite qui s'endette pour faire vivre un Etat Providence sclérosé par l'assistanat et la réglementation.
Les réformes réalisées
- Première étape : Fin des subventions aux agriculteurs, qui se reconvertissent sur des activités ayant un réel marché.
- Deuxième étape : Ayant eux même faits des sacrifices, les agriculteurs deviennent les alliés du ministre des finances, Roger Douglas, pour étendre les réformes aux entreprises publiques.
- Privatisation des chemins de fer
- Privatisation des Telecom
- La Poste reste une entreprise publique, mais gérée par un conseil d'administration indépendant.
- Les ports, dont une partie du capital est mis en bourse, deviennent efficaces
- Troisième étape : Les entreprises, qui ont bénéficié de la baisse du coût et de la meilleure efficacité des entreprises publiques, doivent accepter la fin des subventions et des protections douanières.
.
Nouvelle-Zélande : 1990
.
Etat de la Nouvelle-Zélande en 1990
L'économie est déjà largement libéralisée (privatisations des entreprises publiques) et le modèle social très libéral (retraite par capitalisation, fonction publique allégée).
Mais le système de santé est en faillite. Etatisée, la santé est gratuite, mais elle est inéfficace et couteuse.
Les réformes réalisées
1990 : Les conservateurs reviennent au pouvoir et poursuivent les réformes :
- 1991 : Nouvelle législation du travail. L'indemnité de chômage est la même pour tous. Contrat de travail très simplifié pour les entreprises.
- Les études, le médecin, les médicaments sont à la charge des bénéficiaires.
- Les parents sont majoritaires dans les conseil d'administration des écoles, qui embauche et licencie les enseignants.
- Depuis 1994, l'Etat est tenu de réaliser des excédents budgétaires jusqu'à ce que la dette publique soit ramenée à 20 % du PIB. Aussi la Nouvelle-Zélande est-elle le premier pays à tenir ses comptes suivant les normes de comptabilité privée, avec un compte de résultat, des provisions pour risque... " Avec nos lois, on s'interdit d'être irresponsables ", résume Ruth Richardson, ministre des finances de l'époque.
- Parallèlement, la fiscalité a été sensiblement simplifiée, ce qui n'empêche pas les finances publiques de dégager un solide surplus depuis plusieurs années.
- Les fonctionnaires signent désormais des contrats de cinq ans avec des objectifs préétablis et entretiennent des relations de client à fournisseur avec leur hiérarchie.
- Le gouverneur de la banque centrale lui-même peut être limogé si l'inflation dépasse 2 %.
- Dans le secteur de la santé, même rigueur. " Auparavant, nous n'avions aucune idée de ce que coûtait telle ou telle opération ", explique Carrie Hobson, ancienne infirmière reconvertie dans la banque, et membre du conseil de direction d'un centre hospitalier. " Aujourd'hui, les quatre centres régionaux qui nous financent nous forcent à adopter une discipline commerciale, car ils peuvent allouer les budgets aux hôpitaux privés s'ils les estiment plus compétitifs que nous. "
Réforme du système de santé :
- L'ancienne sécurité sociale a été remplacée par 5 sociétés d'assurances concurrentes, qui reprennent tout le personnel.
- Chaque assuré souscrit une assurance-santé auprès d'une des 5 compagnie privée en faisant jouer la concurrence en échange de réductions d'impôts (l'assurance des plus pauvres, des retraités ou des sans -emplois reste prise en charge par l'Etat).
- Les assureurs n'ont pas le droit d'annuler une assurance, ni de refuser de la renouveler.
- Les assureurs ont eu le droit de référencer les médecins et hôpitaux de leurs choix. Ce qui a fait disparaître l'énorme écart de coûts entre hôpitaux, car les hôpitaux ineficaces ont été rachetés.
- Les assureurs peuvent faire payer un malus aux alcooliques et aux fumeurs et accorder un bonus pour inciter à la prévention médicale.
- Les hôpitaux publics ont été privatisés.
Réforme du marché du travail
- Le travail est devenu nettement plus attractif que le fait de rester à la maison et de toucher une subvention.
- Aides conditionnées à la réalisation de travaux d'intérêt général.
2006 : Constatant la faible couverture de retraites, le gouvernement met en place un mécanisme de pensions volontaires en partie subventionné par l'Etat.
.
Pays-Bas : 1983
.
L'état des Pays-Bas en 1983
Le pays est au bord de la faillite :
- Les dépenses publiques pèsent 66 % du PIB, record jamais égalé, sauf peut-être en Union Soviétique.
- Les effectifs de la fonction publique ont augmenté de +30 % entre 1970 et 1983
- Le chômage dépasse 15 %
La méthode
A Wassenaar, dans la banlieue de La Haye, pendant plusieurs semaines d'affilées, les syndicats, les patrons et les politiques de gauche et de droite discutent autour d'un projet commun. Ils réalisent l'union sacrée contre la faillite du pays en taillant dans les dépenses publiques, tout en préservant l'architecture générale du modèle social.
Tous les partenaires sociaux contribuent à l'effort de redressement national :
- Les employeurs acceptent de réduire le temps de travail.
- Les salariés acceptent des baisses de salaires.
- Les retraités acceptent des baisses des pensions.
- L'Etat réduit ses effectifs pléthoriques.
Réformes réalisées
- Départ à la retraite : 65 ans (67 ans en 2025)
Succès des réformes
Les Pays-Bas sont le premier pays à avoir engagé avec succès une réforme d'un Etat Providence.
.
Royaume-Uni : 1979
.
Etat du Royaume-Uni en 1979
Lorsque Margaret Thatcher devient Premier Ministre du Royaume-Uni, le pays rongé par le déclin économique et l'inflation a du faire appel au FMI en 1976.
Réformes réalisées
- Margaret Thatcher brise les syndicats, qui avaient sclérosé l'économie durant les 30 années d'après-guerre.
- Les vieilles industries, jusque là maintenues artificiellement en vie par des subventions publiques, sont abandonnées.
Succès des réformes
A partir de 1982 l'économie britannique renoue avec la croissance et le chômage baisse.
.
Royaume-Uni : 1997
.
La "troisième voie" de Tony Blair
En 1994, Tony Blair prend la tête du vieux Parti travailliste et le transforme en New Labour. Il théorise la "troisième voie", qui enterre toute référence de la lutte des classes de la gauche archaïque, tout en reprenant la lutte contre la pauvreté face aux excès de l'ultra libéralisme thatchérien.
Réformes réalisées
- Les dépenses publiques baissent de 50,8 % du PIB en 1997 à 37,5 % en 2000.
- Création d'un salaire minimum
- Septembre 1999 : Début des réformes de l'enseignement et du système de santé.
.
Royaume-Uni : 2010
.
The "Big Society" de David Cameron
Quand David Cameron arrive à Downing Street en 2010, il veut mettre en place son projet de "Big Society", un monde où l'Etat n'étoufferait plus la société civile, encouragerait les initiatives individuelles, les associations de terrain, comme des écoles gérées par des parenst (les free schools).
Réformes réalisées
- Départ à la retraite : 65 ans pour les hommes, 60 ans pour les femmes (68 ans d'ici 2046)
- Réduction des effectifs de la fonction publique : 380.000 emplois supprimés entre 2010 et 2016, soit une baisse de -8 %.
Echec du référendum sur le maintient dans l'Europe
Le Royaume-Uni, porté par la libéralisation et la mondialisation, a renoué avec son dynamisme économique historique. Mais cette nouvelle économie fragilise une grande partie de la population. David Cameron fait le pari d'un référendum sur le maintient du pays dans l'Union Européenne pour légitimer la poursuite de sa politique, mais il le perd et provoque le choc du Brexit.
Suède : 1994
.
L'état de la Suède en 1993.
- La dette publique dépasse 85 % du PIB
- Le déficit public culmine à un peu plus de 11 % du PIB
- Les dépenses publiques absorbent 34 % du PIB
- Le chômage atteint les 10 %
- Stagnation économique
- Crise financière, avec des taux d'intérêts élevés
- Une économie qui étouffe sous la réglementation et la bureaucratie de l'administration.
La méthode
- Le Premier Ministre Göran Persson a été élu sur son programme de réformes. Il a donc un mandat clair pour les mettre en oeuvre.
- La réforme est présentée comme un investissement pour l'avenir et non comme un mal nécessaire.
- Réforme dans la durée, laissant le temps nécessaire à la concertation pour trouver un consensus (10 ans pour la réforme des retraites).
Le Premier Ministre social-démocrate Göran Persson donne les pistes de réformes, mais laisse les syndicats (70 % des salariés y sont affiliés) et les représentants du patronat discuter entre eux des solutions concrètes.
Dès son entretien en fonction, Göran Persson réforme le secteur des taxis, dont la transformation devient "la mère de toutes les réformes", selon lui. Celle-ci paraît dérisoire à l'aune des problèmes budgétaires du pays. Mais il veut en faire un outil pédagogique pour montrer que les réformes, ce ne sont pas seulement des sacrifices, mais qu'elles apportent surtout des changements positifs. Plus des trois quart des Suédois détestent leurs taxis. Ceux-ci sont chers, désorganisés et rendent un service médiocre. Pis, les chauffeurs gagnent mal leur vie. Le résultat est immédiat et convaincant. Les usagers et les chauffeurs y gagnent ! Persson peut ensuite s'attaquer aux retraites, au chômage et aux comptes publics avec l'aide des syndicats et du patronat.
Favoriser l'innovation, la prise de risque et le goût d'entreprendre
Les réformes réalisées
En 1996, le gouvernement du social-démocrate Göran Persson taille dans les dépenses publiques pour enrayer la flambée des déficits :
- Réduction du nombre de fonctionnaires, qui passe de 1,7 à 1,3 million
- Mise en place d'un système à points pour limiter les dépenses de santé.
- Les pensions de retraites n'augmenteront que dans la mesure où la situation économique le permet.
- Indemnisation du chômage plus restrictive et contrôle des sans-emploi renforcé.
Politique économique pour rétablir la compétitivité du pays :
- Dévaluation de la monnaie
- Flexibilisation du marché du travail
- Réforme de la fiscalité
Réforme de l'administration
- Les fonctionnaires sont recrutés sous contrat de droit privé et sont employés par des agences assez flexibles.
Réforme des retraites
- Système à points met en place un régime universel où chaque couronne cotisée ouvre les mêmes droits, sur l'ensemble de la vie active. Il remplace un système par répartition, où les retraites étaient indexées sur les 15 meilleures années d'activité.
- Les pensions sont réévaluées chaque année, en fonction de l'espérance de vie et de l'évolution du salaire réel moyen par tête. En cas de réserves financières insuffisantes ou de baisse du nombre d'actifs, un équilibrage automatique se déclenche, pouvant réduire le niveau des pensions, comme en 2010, 2011 et 2014 (le pouvoir d'achat des pensions de retraite a stagné de 2008 à 2015).
- L'âge légal de départ à la retraite est 61 ans (64 ans à l'horizon 2026). Mais il faut attendre 67 ans pour percevoir une pension maximale, avec un taux de remplacement du revenu d'activité de 60 % en moyenne. L'âge moyen de départ à la retraite est 64,5 ans en 2019.
- Ce système pénalise les carrières hachées (femmes qui ont élevé un enfant, chômeurs) et ne prend pas en compte la pénibilité.